Parfois, je reçois des mails de mamans qui me disent "merci".
Parfois, je reçois des mails de mamans qui me disent "bof".
Et puis, il y a ces mails de témoignages, que je m'efforce de publier, parce qu'ils ont coûté.
Parce qu'ils ont été durs à écrire et qu'ils sortent du ventre, du coeur et de l'âme.
Il y en a quelques uns dans ma boîte mail qui attendent.
Aujourd'hui, c'est Aude, qui a tenu à nous faire partager sa lettre, celle qu'elle a écrit à sa maman, qui s'est suicidée.
Comment être une mère quand on n'a plus la sienne...
Parfois, je reçois des mails de mamans qui me disent "bof".
Et puis, il y a ces mails de témoignages, que je m'efforce de publier, parce qu'ils ont coûté.
Parce qu'ils ont été durs à écrire et qu'ils sortent du ventre, du coeur et de l'âme.
Il y en a quelques uns dans ma boîte mail qui attendent.
Aujourd'hui, c'est Aude, qui a tenu à nous faire partager sa lettre, celle qu'elle a écrit à sa maman, qui s'est suicidée.
Comment être une mère quand on n'a plus la sienne...
"On avait prévu d'aller voir ensemble "Les monologues voilés" et puis j'avais gagné 2 places pour le film "Nos ancêtres les gauloises" auprès du magazine Causette. Et puis on discutait beaucoup, souvent, longtemps au téléphone, de nos petites vies, de son copain avec qui elle se disputait depuis un moment déjà "Tu te rends compte, à 65 ans, vivre à nouveau à plein temps avec quelqu'un, hors de question, je préfère ma liberté".
On se faisait des planning: "Tu prends Grandnain ce week end? Il a super envie de prendre le métro aérien pour voir la Tour Eiffel!" On se faisait des "rapts" à la gare: elle venait de Paris, attrapait Moyennenaine sur le quai de la gare et repartait avec elle pour le week-end.
On s'envoyait des textos sur n'importe quoi "Mes élèves ont enfin compris la place du verbe en allemand, yes!" et des réponses qui sonnaient comme un sourire "Bravo". Un mot, un seul mot tout simple mais qui me montrait son amour, le fait qu'elle me reconnaissait en tant qu'adulte, prof, mère, que je me sentais sur la bonne voie, même si je n'avais pas besoin de son approbation pour vivre, j'avais besoin de savoir que j'avais de la valeur à ses yeux.
De la valeur, j'en ai toujours eu, je le sais, quand il y a 10 ans elle a enfin réussi à quitter notre père qui nous maltraitait, il lui a fallu du temps pour comprendre qu'une famille peut être monoparentale et vivre très bien, il lui aura fallu longtemps pour comprendre que c'était elle la victime et qu'elle avait des droits...
Pendant 10 ans, elle a élevé et soutenu les 2 derniers, mon petit frère et moi. Elle nous a portés aussi haut, aussi loin qu'elle le pouvait en nous laissant une très très grande liberté: celle de se tromper dans la vie: de revenir vide, sans un sous, de se casser la gueule. Elle nous a appris à nous relever, à être plus forts, à chialer le matin sous la douche, j'entends sa voix encore: "Allez, tu rentres la dedans, tu chiales un bon coup, tu te refais une tronche et tu y vas" (oui, une instit de classe spécialisée peut savoir écrire avec des pleins et des déliés ET avoir un langage un rien vulgaire!)
On n'avait pas un contact très physique, je crois qu'on était aussi trop émotionnelles: il suffisait que le plus grand se marie pour qu'on pleure en se regardant, alors se dire "je t'aime"..... On ne se le disait pas, mais on s'aimait, fort, très fort. Et quand j'ai fait mes études à la Sorbonne, en bossant, en vivant en couple, quand j'ai obtenu mon CAPES, mon premier poste, à la naissance de mon premier nain, puis de la deuxième un an après puis du 3ème il y a 8 mois, on a pleuré en se regardant, c'était notre façon de nous dire qu'on s'aimait, notre fierté d'y arriver malgré toutes les m.... qu'on avait pu traverser auparavant avec notre père.
Voir ma mère avec mes gamins c'était un double cadeau: je sentais que je m'en sortais bien, que je m'occupais bien d'eux (mais il ne fallait pas l'appeler pour lui demander que faire si un nain de 4 mois a de la fièvre, elle m'enguelait pour que j'appelle le médecin, refusant de me dire ce que ELLE faisait quand l'un de nous était malade...) et de la voir les câliner, leur faire un super repas (ou un kebab sur le pont des Arts...) me faisait revivre mon enfance, celle dont on n'a malheureusement que peu de souvenirs....
Et puis cet été, elle a quitté définitivement son ami, en rogne contre lui qui voulait qu'ils vivent à plein temps ensemble, puis en octobre elle a refusé de prendre mini-nain un week-end, se déclarant "fatiguée", et là j'ai eu un déclic, je savais d'avance ce qui allait se passer. J'ai discuté 2 heures au téléphone avec elle, elle n'était pas dépressive, mais en rogne contre la vie, elle n'arrivait pas à obtenir ce qu'elle souhaitait et la vielliesse qui l'attendait ne lui faisait nullement envie, jamais elle n'aurait accepté de vivre pour les autres, ni de perdre son indépendance et son autonomie. "Mets toi face à un miroir et demande toi ce que tu attends de la vie". Je crois que c'est la dernière phrase cencée que j'ai pu lui dire.
Le week end suivant, impossible de la joindre, ma mère s'était suicidée. De manière extrèmement violente (lames de rasoir...), et je le savais, je savais qu'elle le ferait. Je n'ai pas pu l'en empêcher, un suicide est un choix êtremement personnel, je ne peux pas lui en vouloir, elle ne laisse aucun de ses 4 enfants dans la panade, et elle a eu le bon goût de nous laisser une lettre. Je reconnais son sale caractère: quand d'autres auraient marqué : "Pardonnez moi" elle a écrit "ne m 'en veuillez pas". N'importe qui aurait écrit "je vous aime", mais pas elle (sinon elle aurait pleuré et ce n'était pas le moment...), elle a écrit: " je suis fière de vous".
Merci Annie d'avoir pensé à cette phrase, celle qui nous libère, nous permettra de vivre sans toi mais la tête haute puisque maintenant il n'y aura plus personne pour nous le dire, puisqu'il va falloir enfin apprendre à être fier de nous par nous-même.
Elle a claqué la porte avec son caractère donc, et je vous demande de ne pas la juger, moi-même je ne me le permets pas, acceptez sa décision comme un gage de libre-arbitre, cette liberté qui lui tenait tant à coeur depuis son divorce, le leit-motiv de ces 10 années parisiennes, même si c'est cette liberté qui l'a fait repousser la vie en couple, et finalement prendre cette décision.
Mais maintenant? Comment vais-je gérer ma vie de mère moi qui ne suis plus la fille de personne? Je sais que d'autres sont passés par là et même bien pire, je ne cherche en aucun cas à m'appitoyer sur mon sort, mais 2 choses vont me faire réfléchir pendant un bon moment:
- le suicide est très problématique dans la mesure ou l'on ne connait jamais la cause réelle, qui pousse la personne à l'acte, qu'il reste toujours une zone d'ombre et un sentiment difu de culpabilité et parce qu'on ne peut pas rejeter sa colère sur un tiers (une maladie, le chauffard qui aurait pu créer un accident mortel...etc), et qu'il faut apprendre à gérer cette colère et cet amour et cette tristesse.
- Et surtout: Qui va me dire maintenant, que tel type de viande c'est trop filandreux pour les nains,que j'abuse de faire des bibs à température ambiante, qu'il faut que j'arrête de m'énerver contre ma belle-mère, que mon conjoint est un gars formidable, que mini-nain me ressemble?
Qui va leur transmettre les mots que j'aimais entendre: des chatouilles de cuisse, des tartines confitures-Annie, qu'on a le droit de tremper ses frites dans son yaourt, leur faire chanter du Brassens et du Renaud, des "câlins-calinous" en allant se coucher? Qui va leur montrer comment tout positiver dans la vie? Que manger des cerises à Saint Michel en jetant les noyaux sur les péniches c'est mal mais c'est super rigolo?
Moi bien sûr, leur père, leurs oncles, et plein d'autres personnes, mais quand même, ça ne sera pas pareil....
Je ne suis plus la fille de personne, est -ce que je serais une bonne mère??
2 jours avant de se donner la mort, ma mère avait ouvert le café de titis parisiens que tient une partie de ma famille avec cette chanson: La Petite Cantate de Barbara
Et là, révélation: si tu remplaces la mot "cantate" par le mot "vie", c'est exactement ça qui m'attend!
Je vais être grande, forte, fière et autonome, mais putain, ça va être dur!!! Et pourtant.... la vie sera belle!
Ma gorge se sert en te lisant, Aude. Les mots résonnent aujourd'hui, particulièrement aujourd'hui, car une de mes amies s'est faite agressée ce matin, par la soeur de la p... qui a abusé de son petit garçon.
RépondreSupprimerCa sera dur, mais pour eux aussi la vie sera belle. C'est une guerrière, une battante, comme tu semble l'être.
Merci pour ce texte plein d'espoir. Merci pour ce partage.
une grosse boule dans la gorge, de l'eau dans les yeux.... elle a drolement bien bossé ta maman, elle doit être drolement fière de toi et d'elle. merci pour ce partage. beaucoup.
RépondreSupprimerC'est un beau témoignage ... et j'envie (!!!) la relation que tu as eue avec ta mère.
RépondreSupprimerJe crois juste que même si ta mère est morte, tu n'es pas la fille de personne, tu restes sa fille (entre autres), ça se sent fort dans ce beau texte, qu'il y eu transmission ... et transmission positive malgré une histoire dure, chapeau à elle, chapeau à toi.
C'est un témoignage très émouvant, mes yeux sont humides à la fin de ce récit... La perte de sa maman, surtout dans des circonstances si violentes, est si terrible... j'ai moi même perdu mon papa, pdt ma grossesse mais ds des circonstances différentes et j'imagine ce que tu peux ressentir... mais je suis sure Aude que tu seras une excellente maman :)
RépondreSupprimerJ'espère que tu sauras faire de ces épreuves une force, et je suis sûre que ta vie sera belle autour de tes enfants et de ta famille.
Merci de t'être dévoilée, je t'envois plein de courage pour la suite...
j'ai attendu d'avoir fini de lire pour pleurer, cette complicité cet amour, je ne l'ai pas vecu, ma mere m'a abandonné j'avais 10 mois heureusement mon papa etait la, ce libre arbitre je l'ai connu, elle ne s'est pas suicider, elle vit tjs pour elle parce que etre mere n'etait pas son truc, seul la grossesse lui plaisit (6 enfants avec 6 peres different, 6 abandos...)je n'arriv pas ne pas lui en vouloir, a lui pardonner. j'avais 20 ans quand je l'ai rencontrée quand elle m'a expliquer qu'elle ne m'aimait pas, quand je me sis ramasser cette gifle psychologique a la figure, j'ai decier de la connaitre 2 ans j'ai fais partie de sa ie 2 ans ou elle m'a manipuler, et puis je suis tombée enceinte (apres de nombreux essai une fiv) et j'ai compris on ne peu pas avoir porter un enfant et l'abandonner juste parce qu'on a pas envie (parce que on a pas de sous pour mille raison on peu lui souhaiter une vie meileure mais pas parce que on a pas envie, faut reflechir avant merde!) je ne peux pas pardonner quand j'ai mis mon fils et 18 mois plus tard ma fille au monde, j'ai eu si peur, comment etre une mere alors que je n'en ai pas eu????? je ne cherchais meme pas a etre une bonne mere, mais simplement une mere...
RépondreSupprimermon fils a 2 ans ma fille presque 9 mois et c'est l'amour qui me guide tt cet amour qu'elle n'a pas eu pour moi, j'en ai fais ma force et j'ai reussi a le donner a mes enfants, j'aurais voulu avoir une maman quand ils ont de la fievre, je n'ai que le medecin... j'aurais voulu avoir une maman quand je suis mal habiller je n'ai que le male pour me le dire (et sn gout n'est pas des meilleur!) j'aurais voulu avoir une maman, alors je joue a la maman avec moi meme, comme depuis tjs je m’obéis, me contrôle, me puni,me dispute avec moi meme, quand qq chose va mal c'est forcement ma faute, d'ailleurs c'est ma faute si elle ne m'aimait pas... la culpabilité je connais, on vit avec, on grandi finalement, elle a fait de moi qqun de fort...
finalement ce qui fait le plus de bien ce n'est pas de savoir pq, ce n'est pas trouver des solutions a comment on va faire sans... c'est juste d'en parler...
Je ne trouve rien d'intelligent à te répondre Aude, jen'ai pas vécu cela, j'ai eu une enfance heureuse où le plus grave a été le divorce de mes parents, et j'ai la chance d'avoir encore les deux.
RépondreSupprimerJe voulais juste te dire que je t'ai lue, que tu m'as émue et que tes mots sont très justes, sensibles, sincères. Je voulais aussi te dire que tu n'es pas la fille de personne, que je suis certaine que ta Maman est maintenant une étoile qui brille pour toi, pour tes frères et soeurs, pour tes nains, pour ta famille, pour sa famille, sans considération religieuse de ma part, qu'on s'entende sur ce point. Juste, je suis sure qu'elle veille sur vous et qu'en effet elle vous aime, juste que quelque chose dans sa vie a été vraiment trop dur.
Je te souhaite bonne route etpuis tiens, je me permets même de t'embrasser, et de te dire merci, encore une fois :)
laurène
un magnifique texte, porteur d'amour, d'espoir, de vie...Un bel hommage aussi, vibrant de courage, de "je t'aime"...
RépondreSupprimerTu sembles être déjà une bonne mère...
je te suis et te rejoins dans tout ce qui tu dis et pense comment être une bonne mere quand on est plus la fille de la sienne.A cette question je réponds on seras toujours leurs filles même si elles ne sont plus a nos côté et c'est en cela que nous serons forte et capable de nous faire a nous et nos enfants une vie belle!
RépondreSupprimerLa vie nous les a enlevées mais tout ce qu'elles avaient a nous dire est en nous.Comme on aime a dire avec mon frère on est "des mangeurs de cailloux!
Ta maman était quelqu'un de bien, et tu sauras être forte comme elle le fut avec vous. <3
RépondreSupprimervoila des mots qui sont bien dit ...
RépondreSupprimercomment? je me le demande également ... ma mère nous a quitté ma soeur et moi il y a bientôt 5 mois dans des conditions similaire...
qui suis je maintenant que je ne me reconnait plus dans les yeux de personnes, comment reussir a transmettre toutes ces valeurs avec autant de justesse si elle n est plus là pour m aiguiller, et surtout qui s inquiétera pour moi maintenant qu elle est partie loin trop loin beaucoup trop loin de nous!
Chére Aude, tu ne peut pas savoir a quel point j'aurai aimé pouvoir écrire comme toi ces si jolies phrases quand ma maman à moi a fait comme la tienne...Quand j'ai voulu m'y mettre, pour "évacuer", seule la tristesse est sortie....
RépondreSupprimerPuis quelques mois plus tard ma Naine est arrivée...bin non! ça compense pas! bin non ça cicatrise pas, bin non on ne retrouvera pas ça...mais d'autres bonheurs frappent à la porte l'amour maternel le plus pur!
Certains pensent de moi que je compense avec ma fille (à 2ans toujours une tétée le soir...). Mais j'ai juste envie de leur dire : "chuuuuuut...."
On avance doucement, on repart, on fait face...mais on n'oubliera jamais le jour où la Terre s'est arrétée de tourner...
Avec beaucoup d'affection,
Romy
Je m attendais à autre chose comme réponse aux gens qui parlent, mais j aime beaucoup ce "chuuuuutttt" !
Supprimereffectivement, en te lisant, je m'aperçois que ma 2de naine, et seule fille (comme moi...), vient maintenant le matin souvent squatter une petite demi heure dans mes bras, dans mon lit pour se réveiller doucement, et quand je sens son petit corps de 3 ans contre moi, j'en profite, je sais que ces moments sont précieux! C'est bizarre, on ne le faisait pas avant! Peut-être est-ce inconscient de notre part à toutes les 2 de se rapprocher! Moi qui avait mauvaise conscience au début (parce que je ne suis pas fan des enfants dans le lit des parents et que les miens ne l'avaient jamais fait!) maintenant, je pense à ton "chut" et je profite! Merci Romy!!
SupprimerAude
Oh oui alors, un grand chut à toutes ces personnes qui jugent sans savoir de quoi elles parlent. Compensez les filles, la vie est belle et vos filles reçoivent toute cette tendresse comme un magnifique cadeau.
SupprimerWaouh ,Aude ! Une sacrée bonne femme ta maman !
RépondreSupprimerSi elle ta laissé le quart de la moitié du dixième de sa gniaque , t'as tout bon .
Courage et hauts les coeurs !
Lolotte .
Que dire tant certains passages me parlent. Ma mère s'est également donné la mort en septembre. Contexte différent, histoire différente mais au bout du compte, ce même p….. de trou béant dans la poitrine. Huit mois après, j'ai encore le réflexe de vouloir l'appeler à chaque nouveauté de mes loulous et ça ne manque pas avec le dernier qui a 23 mois. Chaque petit moment de la vie rappelle ce manque. Tu n'es pas la fille de personne, tu as eu une maman et le plus bel hommage que tu puisses lui rendre, c'est de continuer à vivre et la faire vivre à travers toi, tes souvenirs et ce que tu partageras d'elle avec tes enfants. Plein de courage à toi.
RépondreSupprimerBravo Aude pour ce texte que tu as écrit, quel hommage!
RépondreSupprimerJe comprends, ma mère nous a quitté il y a presque 10ans (pour d'autres raisons)... Je me suis dit à l’époque que la tristesse ne me séparera jamais, que je ne suis plus la fille de ma mère, puis sont venues les idées tel que "jamais elle verra mes enfants, jamais elle me verra en robe blanche, jamais elle me secondera dans mes taches de mamans"... Et puis 10 ans plus tard j'ai organisé un super mariage, j'ai des jumeaux, et un troisième en route et oui elle me manque mais je me dis que grâce a elle je transmets tous les jours sa générosité, ses paroles, ses délires... Ça va te revenir! Et tu le feras super bien! Tu seras même fière de toi comme elle a été fière de toi parce qu'un jour tu vas te dire sur un geste qui parait facile quand on est plusieurs : "bordel je viens de faire ca moi toute seule"
Alors courage tu as l'air d’être une super maman
C'est très beau. ma mère vit mais je crois n'avoir jamais eu autant de lien d'amour que vous deux, loin de là.
RépondreSupprimerBonjour à toutes,
RépondreSupprimermerci beaucoup pour vos messages!
J'ai écrit ce texte il y a plusieurs mois déjà et depuis, beaucoup de choses ont évolué. Je suis allée voir un thérapeute 7 ou 8 fois, le temps de me remettre sur pieds, j'avais besoin d'une béquille provisoire pour être sûre de ne pas tomber! Maintenant que je me passe très bien de lui depuis 2 mois, je pense que je suis sur la bonne voie!
Mon quotidien n'avait pas changé, j'ai repris très vite le travail (même si j'ai bouffé des cailloux à la mort d'un collègue en janvier....), les 3 nains et la grande famille sont une bonne occupation pour ne pas tourner en rond aussi... je pense que ça m'a aidé à gérer la situation, même si comme l'a dit l'une d'entre vous, j'ai parfois encore le réflexe de vouloir l'appeler!
Bref, la vie continue et elle sera belle, parce qu'on ne va pas gâcher!
Je déteste "niveler par le bas" comme j'appelle ça, mais là, j'ai tout pour être heureuse dans la vie, alors il faut en profiter!
Merci encore à vous!
Pour avoir perdu mon bb, je vis avec l'idée que la vie est fragile et si importante. Alors comme toi, on n'a pas le droit de la gaspiller.
SupprimerTon texte est la preuve que tu le sais.
Bravo, tu écris magnifiquement bien. Ta maman m'accompagne aussi maintenant.
Sur le sujet, je ne peux que conseiller l'excellent livre de Delphine de Vigan, "Rien de s'oppose à la nuit". Très délicat et respectueux du "choix" de sa mère.
RépondreSupprimerTrès... trop émue. Merci pour ce beau témoignage d'amour.
RépondreSupprimerJuste merci pour ce beau témoignage, tu peux être fière de toi comme elle l'était....
RépondreSupprimerc'est magnifique, c'est bouleversant..
RépondreSupprimerc'est un témoignage d'amour absolu..
ça donne envie de serrer dans mes bras mes deux nains, fort jusqu'à les étouffer d'amour..
ils sont trop petits pour comprendre et je n'ai pas les mots pour leur dire combien je les aime..
merci de cette grande bouffée d'amour et plein de douces pensées (si je peux me permettre car on ne se connaît pas !!) pour le chemin passé et à venir..
a-niès
et merci marie d'avoir partagé cette lettre avec nous..
Supprimera-niès (encore)
merci.
RépondreSupprimerMerci à Aude pour ce temoignage, merci a Marie de nous faire lire de si belles choses sur l'amour d'une fille à sa mere et d'une mere (celle de Aude et Aude elle meme).
RépondreSupprimerJe joins mes pensées a celle de a-nies, de douces pensées pour Aude et les siens
Papaye
Je te souhaite une vie merveilleuse...et plein de jolis moments où tes "nains" te rappelleront ta maman dans leur façon d être, leurs mimiques ou leurs expressions. Tu es un très bel exemple du véritable amour, laisser partir quelqu un sans juger. Sois heureuse, Aude, tous les jours de ta vie, en tout cas je te le souhaite !
RépondreSupprimerTémoignage très touchant et je trouve ta réaction très courageuse.
RépondreSupprimerHello Aude, ma mère aussi s'est suicidée, cela fait 10 ans. Elle n'a pas connu mes enfants, elle n'était pas là à mon mariage. 10 ans après je ne suis toujours pas apaisée, je lui en veux tellement. Je te souhaite beaucoup de courage et j'espère que tu sauras lui pardonner, moi je n'ai pas pu.
RépondreSupprimermoi, je peux, parce que j'ai réglé mes comptes peut-être..... Chaque histoire est différente, je me dis juste que si je décide de prendre ça de manière négative, je vais gâcher ma vie. Et une vie, on n'en a qu'une, alors j'entends bien que la mienne me plaise!
RépondreSupprimerje suis tricte, oui, mais je considère qu'à la mort d'un proche, on est triste de maniè-re égoiste, parce qu'on ne le verra plus: qui est le plus égoiste? ma mère qui a décidé de finir sa vie quand elle le souhaitait, ou moi, qui voudrais qu'elle reste pour moi? That is the question!!
Aude
L'absence et le manque ne remplacent jamais ce qu'on a vécu avec ceux qu'on aime.
RépondreSupprimerEt quelle que soit la façon dont ils nous quittent, ils nous reste à jamais un vide qui ne se remplit qu'avec les souvenirs et la fierté d'avoir compté pour eux, et d'avoir été une partie de leur vie. Même douleur que la vôtre(bien que pour des causes différentes), et aujourd'hui pourtant, je me sens toujours plus sa fille dans ma façon de voir mes enfants grandir et dans ce que je partage avec eux. C'est vrai que la vie est un merveilleux cadeau à partager avec ceux qu'on aime sans en laisser la moindre miette. C'est vrai aussi que deuze tête toujours à presque deux ans, et que j'ai réussi à admettre que le fait qu'il soit né quelques jours après la mort de mon père y est un peu pour quelque chose, comme la préservation d'un instant trop fugace, trop précieux pour être laissé dans la case des souvenirs. Merci de ce texte en tous cas, et bonne continuation à vous. Une autre Aude
Je n'ai pas de mot...uniquement un sentiment de tristesse, de joie et de nostalgie à cette lecture, merci beaucoup
RépondreSupprimerMerci pour ce beau témoignage plein d'amour. Tu n'es pas la fille de personne, ta mère a fait de toi la femme, la mère que tu es.
RépondreSupprimerJe ne vois plus ma mère depuis 8 ans, par choix. Elle ne m'a pas vu en mariée ni enceinte et ne connait pas mes 2 enfants (2ans et demi et 3 semaines). Je crois même qu'elle ne sais pas que j'ai eu un deuxième enfant. J'envie la relation que tu as eu avec ta mère et le respect et l'admiration que tu as pour elle.
Comme toi je me suis demandée comment devenir mère quand on n'a plus la sienne. J'ai vite eu la réponse lorsque j'ai accouché de mon premier, c'est lui puis sa soeur qui jour après jour m'ont fait devenir maman, leur maman.
Merci Elsa pour ce lien (lors de l'émission des Maternelles d'aujourd'hui) , qui me rappelle combien avoir une maman, et une maman présente, qui plus est, est un cadeau.
RépondreSupprimer