Avant de laisser la parole à Vanessa, je prends quelques instants pour vous présenter son avatar, plutôt réaliste et conforme à la réalité (évidemment) réalisé par mon cher ami Papacube.
Placée dans la colonne de gauche, ce petit dessin fort ressemblant vous permettra désormais de retrouver chaque prise de parole de votre coach préférée de manière automatique. Voilà, je m’éclipse et vous laisse en compagnie de celle qui saura, mieux que moi, répondre à vos questions, j’ai nommé Vanessa Lope. Bonjour à tous et toutes…
J'espère que tout va bien, côté sexe et côté couple, côté "on passe du temps ensemble" et surtout que vous déculpabilisez pour tout (ou presque).
Je reviens cette semaine histoire de papoter un peu, parce que j'ai reçu quelques mails et qu'il faut quand même que je bosse un peu!
Voilà ci-contre mon petit avatar réalisé par l'exquis Papacube, vous remarquerez qu'il a eu la décence de me vêtir, huhuhuhuhu...
Bon, trêve de bavardages, cette semaine, intéressons-nous aux deux questions reçues par mail :
« J’ai accouché il y a 3 mois maintenant et j’ai du mal à retrouver mon corps et mon conjoint. Lorsque nous faisons l’amour, ça finit par être agréable mais j’avoue avoir du mal à m’y coller et à me détendre. Parfois je me dis que je devrais lui en parler mais je ne saurais même pas quoi dire en fait. Le seul conseil qu’on me donne c’est que l’appétit vient en mangeant, super non ? Des pistes pour y venir progressivement? ».
Trois mois c’est long.
Trois mois c’est court.
Trois mois c’est à peine le temps d’un congé maternité, c’est parfois le temps qu’il faut à un super gentil nain pour faire ses premières nuits.
Trois mois, c’est encore des kilos en trop (bien souvent) et du sommeil en moins.
Trois mois c’est du temps qui a filé (mais pas tant que ça). Evidemment, vous avez du mal à vous « y coller », et évidemment, vous voyez ça comme une obligation. Vous devez d’ailleurs compter les jours, vous dire « tiens, ça fait 10 jours (ou 15, ou plus), il va falloir le faire ». Parce que rien ne semble entraver une soirée sexe (vous dormez un peu mieux, vous avez un peu récupérer) et qu’il en a envie. Et que vous aimeriez bien en avoir envie aussi, histoire que tout redevienne comme avant.
J'en avais parlé dans mon précédent coaching, Combien de temps. Parce qu'il faut du temps, effectivement.
Pendant ce temps là, l'un des deux a souvent plus envie que l'autre (et c'est souvent lui, bien sur, qui n'a pas accouché, héhéhé) et du coup, la fois où vous vous décidez à passer une soirée sensuelle, c'est vite fait, c'est vite fini et ça vous laisse comme une impression de bâclée et de "bof, la prochaine fois, je prends un bon bouquin". Dommage.
Pour tous les deux.
Les quickie's (petit coup rapide, pour parler crûment) doivent devenir vos meilleurs amis, certes, parce que votre quotidien s'y prête, mais pas systématiquement. Même si c'est pratique, même si c'est toujours plaisant, il faut aussi prendre son temps.
Alors le temps...heu...comment dire...je sais que vous n'en avez pas.
Donc, il faut le prendre. Même si c'est peu, même si ce n'est pas à la hauteur de ce que vous pouvez lire dans les magazines (débiles) féminins remplis de "Jules", "orgasme" et de "comment le rendre fou de désir".
Nous n'en sommes pas là...
Ne vous mettez pas la pression.
Pas la peine non plus de planifier.
Ne collez pas les enfants chez les grands parents en vous disant "c'est pour ce soir". Inutile d'investir non plus dans de la lingerie dans laquelle vous ne vous sentirez pas à l'aise. Vous n'avez pas besoin de ça.
Se retrouver, prendre son temps, c'est autre chose.
Je l'ai dit, ça passe déjà par le quotidien. C'est écouter l'autre, c'est lui parler, c'est se parler
C'est apprendre à se faire des compliments l'un à l'autre.
C'est du petit rien qui donne envie de plus.
Qui donne envie de se laisser aller plutôt que de penser à la liste de courses, qui donne envie de rendre un baiser plutôt que de détourner la tête parce qu'on pense au planning du lendemain.
Au delà du sexe à proprement parler, c'est un couple qu'il faut ré apprivoiser.
Massages, oui.
Câlins, oui.
Mais surtout tendresse et grandes discussions au lit. Parce que si on s'y sent bien, on a envie d'y rester (et d'y retourner).
« Depuis que je suis enceinte, mon homme ne me touche plus. Du tout. Comme si je le dégoûtais. Je ne vous cache pas que MOI j’ai envie. Souvent, très souvent. Et que, du coup, je me sens nulle, moche et que je lui en veux ».
Ah, voilà un cas plus rare mais qui existe…et oui, même si ce sont souvent les femmes qui se plaignent d’un manque de libido, il existe également le cas contraire, avec des hommes qui n’ont plus envie du tout ou qui ont peur de faire du mal au bébé.
En faisant quelques appels à témoins, j’ai réussi à obtenir des raisons différentes à ces blocages masculins :
- La peur de faire du mal au bébé, donc, j’en parlais, avec cette angoisse de provoquer une fausse couche.
- Le sentiment de n’être plus seul mais d’être observé (et de près s’il vous plaît) par un petit être…
- L’impression de ne plus avoir sa « femme » avec soi mais une entité double, une mère ET son enfant.
Gloups, ça ne fait pas rire.
Ce qui rassure, c’est de se dire que nous ne sommes pas les seules à avoir des blocages, des baisses de désir voire du dégoût à certains moments de notre vie.
Fondamentalement, ce n’est pas grave. C’est humain même.
L’essentiel, c’est (encore une fois) de réussir à le verbaliser et à en parler.
Que votre conjoint ne veuille pas vous blesser, ou blesser votre bébé, c’est tout à son honneur J !
Dans un cas comme celui-ci, il faut veiller à ce qu’il comprenne que ni vous, ni le bébé ne risquez rien, emmenez-le donc à un rendez-vous gynéco pour qu’un spécialiste le lui dise s’il n’a pas toute confiance en vous.
De la même façon, l’entretien chez la sage-femme du 4ème mois peut être un moment idéal pour aborder tout souci de libido devant une professionnelle qui ne vous jugera pas. Elle saura expliquer au papa et trouver éventuellement une solution pratique pour vous deux.
En effet, si c’est votre ventre qui le gêne (psychologiquement), il existe des positions dans lequel on ne l’a pas en gros plan. De la même façon, il existe d’autres moyens de prendre du plaisir (même seule d’ailleurs), je ne vous fait pas de dessin !
Cela dit, je serai ravie d’avoir un point de vue de papa sur la question. J’imagine à quel point ça doit être douloureux pour vous, qui avez envie, qui sentez votre corps changer, de ne pas voir dans les yeux de votre conjoint du désir brûlant et des envies soudaines.
Encore une fois, ce n’est pas parce qu’il y a un chapitre de témoignages « ce qui les rendent fous chez vous, enceinte » que c’est comme ça chez tout le monde.
Si la majorité des hommes trouvent que des seins qui s’alourdissent et une silhouette qui s’arrondit est très sexy, très féminin, pourquoi certains n’auraient-ils pas le droit de trouver ça angoissant, stressant et même peu joli ?
Sans parler des hormones, de notre caractère qui fluctue et de nos émotions qui prennent parfois le dessus, des coups de pieds du bébé qui peuvent déranger et de ces séances d’haptonomie où on répète au papa que le bébé ressent TOUT.
Alors oui, le papa a le droit de ne plus avoir envie.
Ce n’est ni contre vous, ni contre votre enfant. Normalement, ce nain, vous avez choisi de le faire à deux et il va en falloir du courage et des nuits blanches pour l’assumer. Ce n’est donc pas une petite grossesse et une baisse de la libido qui va ruiner votre couple. Hein ?
Non. Vraiment pas.
Pour moi, il faut faire exactement ce que vous aimeriez qu’IL fasse dans le cas contraire.
Parler, expliquer et dire franchement ce qui ne va pas.
Puis, être patiente et accepter que lui aussi, soit touché, se questionne, s’angoisse et ressente à sa manière cette grossesse qui se déroule en nous.
Evidemment, il y a ceux qui iront voir ailleurs mais je ne pense pas qu’il faille tout de suite se braquer et songer au pire. Si ça dégénère tout de suite, c’est probablement qu’il y avait des soucis d’ordre sexuel dans le couple auparavant.
Dans un couple dit « normal », on a le droit, d’un côté comme de l’autre, de ne pas avoir envie de sexe. Ce qui n’empêche pas le reste, la tendresse et les caresses, la compréhension et le « ça ira mieux après ». Encore une fois, même si vous vous sentez rejetée, essayez de le comprendre et d’entendre ce qu’il a à vous dire. Ne prenez pas tout contre vous, mais tentez de voir ce que cela remue en lui.
Je vous invite également à lire l'excellent Opus des 9 blogueurs sur le sujet (avec un kama sutra des meilleures positions enceintes :))
Je vous laisse me poser vos prochaines questions en commentaires (ou en privé par le biais d’un petit mail adressé à mamanstestent@ gmail.com).
Je like cet article! Je me suis totalement retrouvée dans la première question!
RépondreSupprimerOui je devrais sûrement être avec chéri en ce moment au lieu de lire cet article mais il est en déplacement alors...j'ai le temps et je compte les jours où "va falloir" ;)
Quand j'étais enceinte de mon premier, mon homme ne me touchais plus non plus. En fait il a fallu que j'ose lui demander pourquoi on faisait plus l'amour et s'il me trouvait moche avec mon gros ventre pour qu'il m'avoue qu'il avait peur. De nous faire mal, à bébé et moi (prétentieuuuuux). Et puis la machine est repartie :p
RépondreSupprimerNous avons eu 2 enfants et à chaque fois, il n'a pas pu... parce qu'il sentait "un tiers" et puis aussi parce qu'il trouve qu'une femme enceinte, c'est tout sauf sexy... Je ne me suis pas formalisée, et je pense que j'ai bien fait. Aujourd'hui la petite dernière a 3 ans et tout va bien. C'est le plus souvent moi qui suis trop fatiguée !!§
RépondreSupprimerHou là là, je suis effectivement très fatiguée... Je voulais donc écrire "le plus souvent C'EST moi qui suis trop fatiguée !!!". Bon, je vais me coucher...
RépondreSupprimerVaness, tu cernes si bien le problème que j'ai l'impression que tu as étudié ma vie pour écrire ce billet. D'ailleurs tu as raison : je n'achète plus de lingerie sexy, ça gratte trop. Merci pour ta science !
RépondreSupprimerPour notre 1er, au début je dormais tout le temps donc c'était pas folichon et après la 2ème écho, monsieur m'a fait un blocage. Ce bébé avait un sexe et un prénom et moi un gros bidon donc impossible pour lui. Et là pour la 2ème, il s'est fait à l'idée que je puisse être mère et femme en même temps (pas trop tôt pour résoudre son œdipe) mais moi j'ai la libido d'un bulot cuit. Dur, dur de s'accorder ^^
RépondreSupprimerTrès bien vu ! En fait l'essentiel, c'est de ne pas se prendre la tête et d'avoir un peu d'imagination pour s'adapter...
RépondreSupprimerSuper chronique et pour aller plus loin je vous link un bouquin tout fait exprès pour le sujet :
RépondreSupprimerhttp://www.amazon.fr/Sexualit%C3%A9-Maternit%C3%A9-Paroles-femme-Mourichon/dp/2862140961
Merci de ces chroniques, ça fait tellement de bien de savoir qu'on n'est pas seule à culpabiliser sur un sujet de plus !
RépondreSupprimeralors moi je n'ai pas compris mon mari
RépondreSupprimerlors de mes deux premières grossesses il n'y a eu aucun blocage d'ordre sexuel. mais la, pour cette troisieme grossesse, monsieur ne me touchait plus (et pourtant je crois n'avoir jamais eu autant envie de "sexe.
bref, je n'ai pas compris son blocage, il n'avait juste pas envie a cause de mon ventre (merci je me sentais deja grosse alors la je savais que je n'etais plus du tout desirée). au passage , je n'ai pris "que" 9 kilos pendant la grossesse, heureusement que je n'en ai pas pris 20 hein ?!
enfin bon du coup je lui en ai voulu, je lui en veut encore d'aillleurs je crois, parce qu etant donné qu'il n'y avait jamais eu de pb avant, je me suis mise en tete qu'il y avait forcement autre chose..
pratiquement 2 mois apres l'acoucheent, je me retrouve completement dans votre article, j'en ai meme ete emue tellement c'est criant de verité, et l'impression que l'homme ne comprendra jamais commment je peux me sentir actuellement
un grand merci pour ces articles sur ce "tabou", ca fait un bien fou de se sentir moins seule vraiment, et merci aussi pour tous ces articles sur nos gentils nains qui nous font sourire pour la journée :)
desolee pour le roman