Aujourd'hui, c'est un texte de Laurence que je me dois de partager, parce qu'il m'a fait rire, parce qu'il m'a touché.
Merci Laurence.
Merci Laurence.
"Se lancer, pour la première fois ... écrire avec la peur de mal
faire, que les autres trouvent cela nul mais dépasser cette seconde d'angoisse
et se disant que de toute façon, on a rien à perdre. Comment bien écrire quand
on a jamais dépassé le simple mail de réclamation au fournisseur Internet qui
nous prend pour une blonde sans cervelle et veut nous faire payer 2 fois
l'installation du modem et avec le sourire en plus s'il vous plaît!
Quel style, quel sujet? Un récit simple, un dialogue, une interview?
Aucune idée ne me paraît suffisamment originale, puis finalement je me lance
pour essayer de répondre à cette question qui m'a poursuivie depuis plusieurs
mois ...
Quand devient-on mère?
Une question que je me suis posée quand j'ai appris ma grossesse il
y a un peu plus d'un an et demi ... quand aurais-je « réellement »
l'impression d'être maman? Ma seule référence, c'est ma propre mère. Passer du
statut de fille à celui de mère, tout en restant fille malgré tout, on cumule
les fonctions et les questions!
Quand devient-on mère?
Quand on regarde le test de grossesse dans les toilettes et qu'il
faut quelques secondes pour réaliser, qu'on relit la notice pour être certaine
de ne pas se faire de faux espoirs comme les mois précédents ...
Quand on achète les premiers vêtements ... tiens taille 0 ou 1 mois?
Quand on se pose les premières questions : gardienne ou crèche,
fille ou garçon, biberon ou allaitement, petits pots maison ou grande surface,
...
Quand on se fait ses premières promesses pour le futur de cet enfant
que l'on ne connaît pas encore : « il ne dormira JAMAIS avec nous! »
Quand on fait semblant de pas pleurer aux échos pour pas passer pour
une mauviette trop sentimentale.
Quand on pousse pour la première fois en salle d'accouchement en
priant pour que tout se termine vite en se disant qu'on y arrivera jamais!
Quand on ne l'entend pas pleurer alors que l'infirmière l'a emmenée
sur la table pour l'ausculter et que l'on voit l'autre infirmière aller
chercher le pédiatre, que l'on vit les premiers instants de doute, d'angoisse
tellement long ...
... quand 20 secondes plus tard, elle pleure haut et fort et que
l'infirmière nous l'amène sur le ventre en demandant son prénom.
Quand on est fière comme un paon quand notre famille entre dans la
chambre de la maternité pour rencontrer cette petite sauterelle couchée sur
vous.
Quand on rentre à la maison et qu'on a toujours mille questions et
plus d'infirmière à appeler, qu'on se sent seule et sans ressources, sans
réponses et pleine de doutes, de peur de mal faire, de compromettre l'avenir de
cette petite fille qui vient à peine d'arriver ... « mais qu'est-ce qui va
se passer, elle n'a bu QUE 90 ml de lait, en plus j'ai pas voulu l'allaiter, je
suis nuuuuulle ».
Quand on s'émerveille aux premiers sourires, aux premières roulades,
aux premières panades, purées, morceaux de biscuits, aux premiers cache-cache
qui la font exploser de rire et qu'on se dit que finalement c'est pas si
difficile.
Quand on se ravise très vite lors des premières nuits d'angoisse
face au thermomètre qui grimpe, qui grimpe en se demandant quoi faire.
Quand le médecin nous regarde en disant qu'elle va bien, qu'on a
stressé trop vite, que c'est « normal ma bonne dame, c'est votre premier,
c'est toujours pareil, après pour les suivants on se détend vous
verrez! ».
Quand les mois passent et qu'on sourit en revoyant les photos de la
maternité.
Quand on stresse en la déposant chez la gardienne pour le retour au
boulot et qu'en même temps une toute petite part de nous-même est malgré tout
heureuse de retrouver ses collègues, son boulot. Culpabilité quand tu nous
tient!
Quand on se dit qu'on est quand même un peu nouille de fondre quand
elle vous fait un coucou ou bravo ...
Tout cela à la fois je pense, mais peut-être encore plus quand sa
petite main cherche la mienne et que sa tête se colle à mon épaule ... que je
me dis que tout cela ne fait que commencer finalement même si elle a déjà un
an!
Cela doit peut-être faire sourire les multi-mamans, ou leur rappeler
de bons souvenirs, qui sait? Pas de réponses toutes faites, pas de comparaisons
possibles, pas d'erreurs irréparables, pas de routine fixée pour toujours, on
s'adapte, on change. Il m'a fallu du temps pour comprendre cela et je dois
encore me raisonner parfois."
Ton billet est beau, juste et touchant. J'ai deux enfants et je me sens pleinement maman. Je ne saurais dire exactement quand ça à commencer. C'est venu petit à petit? Ou tout à coup, lorsque nos regards se sont rencontrés? Il avait déjà un jour. J'étais sa mère mais ce jour là je suis devenue maman.
RépondreSupprimerJe crois bien que je suis devenue mère pendant la première écho, quand j'ai entendu le coeur faire poum-poum-poum.
RépondreSupprimerC'est là que j'ai pris conscience que ce que je voyais sur le monito, c'était pas quelque chose, mais quelqu'un.
J'aime beaucoup ton texte, je crois qu'à chaque grossesse (3ème en cours) je suis devenue mère dès le début, j'adore leur parler, et surtout les sentir bouger ! Parfois aussi se demander ce qu'il fait là dedans pour avoir d'aussi importantes brûlures d’œsophage (il doit jouer avec des allumettes c'est pas possible !!)
RépondreSupprimerVous avez mis des mots sur un ressentit que je partage...
RépondreSupprimerMon petit asticot à 6 mois et je ne me rend pas encore compte qu'il est miens que je suis SA maman...
J'ai le coeur qui déborde tellement je l'aime et vos mots résonnent en moi tellement qu'ils sont juste.
MERCI
merci beaucoup pour vos commentaires, cela me touche :) surtout que je n'osais pas vraiment écrire au début. Merci à Marie de me permettre de partager cela avec vous via son blog :)
RépondreSupprimerTu as bien fait de te lancer... C'est un très beau billet !
RépondreSupprimerLaurence,
RépondreSupprimerjai adoré ce joli billet qui merite d'etre lu car je pense que, toutes ces verites cumulées, on fait de moi la mere de mon fils.
Laurence
Quel joli texte. J'ai beaucoup aimé le lire. Et encore Merci à Marie d'avoir eu l'idée de "prêter" son blog ! Ce partage et très instructif.
RépondreSupprimerMerci tres joli billet...
RépondreSupprimer"et quand sa tete se colle a mon epaule..." a la mienne et a celle de personne d'autre...on ne bouge plus, on oublie de speeder, on oublie le temp.... Et puis elle releve sa tête, me regarde les yeux remplis damour, un sourire magnifique (avec ces petites dents) et je m'approche... Et un bisous qui fait "pok" rien qu'a moi... Puisque je suis SA maman et que seule SA maman a le droit aux bisous bouche (pleine de bave)
puisque je l'aime ( moi qui croyai connaitre l'amour... Mon oeil cetait du gateau... Mais chut son papa serait jalou)
puisquelle a deja ! 1 ans...
Bravo, c'est super joli, touchant, provoque des frissons...j'ai apprécié cette petite lecture! Marie c'est super chouette de proposer ses différents posts à différentes personnes, vraiment de chouettes découvertes...
RépondreSupprimerVraiment un super blog....j'ai adoré et j'adore venir y passer qq instants....
C'est tellement vrai... et difficile de mettre le doigt sur un moment précis. Heureusement qu'on continue à grandir avec eux :)
RépondreSupprimer