A l’inverse de Pérec.
Il y a des choses dont je me souviens
et certaines que j’ai déjà oubliées.
Je m’en veux déjà.
Je m’en veux déjà.
Parce que cette façon dont tu ris aux éclats en disant encore, elle ne ressemble qu'à toi. Cette main qui tape ta tête en disant "un coup de mateau" à la fin de Pomme d'Api, je pourrais l'embrasser mille fois tant elle est douce.
Cette façon que tu as de marcher les mains croisées dans le dos, du haut de tes 77 cm (on a compté). Tu réponds "Papa" en riant quand on te demande comment tu t'appelles puis tu te corriges, en répétant ton prénom mille fois, pour ne pas qu'on l'oublie. Tu ne prononces pas bien. On entend Lélie.
Tes "Ma Rériiiiie" devant Cristina quand j'allume M6 vers 23h en attendant que la crise passe.
Tes bras qui enserrent ta grande soeur et tes joues tendues pour des baisers. Tes "akon" pour dire Merci et ces surnoms que tu donnes à tes frères et soeur. Mémo, Ronron et Yaya.
Cette façon que tu as de marcher les mains croisées dans le dos, du haut de tes 77 cm (on a compté). Tu réponds "Papa" en riant quand on te demande comment tu t'appelles puis tu te corriges, en répétant ton prénom mille fois, pour ne pas qu'on l'oublie. Tu ne prononces pas bien. On entend Lélie.
Tes "Ma Rériiiiie" devant Cristina quand j'allume M6 vers 23h en attendant que la crise passe.
Tes bras qui enserrent ta grande soeur et tes joues tendues pour des baisers. Tes "akon" pour dire Merci et ces surnoms que tu donnes à tes frères et soeur. Mémo, Ronron et Yaya.
Pourquoi. On ne saura pas.
Tu cours en criant "cours cours cours" et tu veux aller "en bas" ou sur "le dos".
Tu cours en criant "cours cours cours" et tu veux aller "en bas" ou sur "le dos".
Tu fais des colères, couchée par terre, en hurlant.
Tu fais des colères devant le miroir en te regardant d'un air satisfait.
Tu veux Oui Oui ou bien Poupi (je ne traduis pas hein?).
Tu dis "iens Yaya, iens Lalalala" pour indiquer à ta soeur qu'il est temps qu'elle te déguise en Clochette. Avec ce costume taille 2/3 ans qui ne te va pas encore, qui te fait ressembler à un bébé américain, un peu pataud, un peu dodu, enrobé de froufrous.
Tu hurles la nuit et quand j'arrive tu me tends les bras, tu t'y blottis et je sais, souvent, si la crise sera de courte durée ou pas.
Je n'arrive pas à t'en vouloir, je n'arrive toujours pas à te laisser pleurer, je n'arrive toujours pas à dormir sans guetter ton cri.
Tes mouvements de hanche quand tu as mal au ventre, ta façon de dire "bonne nuit", ton "orvoir zoizo" quand on va se coucher et que tu passes à côté de ton poster.
Tu tires la ficelle de ta boîte à musique et tu chantes, toute seule dans ta chambre, adossée au mur, petit bout de chose sans qui la vie n'aurait pas la même saveur.
Tu réclames "un dernier" dès que la télé se coupe. Et tu hurles "Elsaaaaaaaaa", on se demande pourquoi.
Tu descends du sac à dos pour terminer la randonnée seule, en me donnant la main, en t'accroupissant de temps en temps pour te reposer, et en criant HO HISSE pour nous motiver.
Tu ne manges rien et puis soudain tu dévores. Tu veux du chocolat et des Monster Munch. Tu ne veux pas dormir ailleurs que dans ton lit et tu hurles Mémiiiiiie quand tu vois Mamie.
Je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir jusque là. Probablement parce que c'est toi.
Jamais un regret, jamais une pensée qui se dirait "et si nous ne t'avions pas fait".
Ma Lélie, ma douce, le temps défile et plus jamais de nourrisson à tête de tortue, tu as clos cette période tout en hurlement, tout en tendresse. Tout en nostalgie, déjà, tout le temps.
C'est sûrement grâce à ça que je me lève toujours, que je ne ploie pas, que je te serre encore chaque nuit au creux de mes bras. C'est parce que je sais que je ne le referai pas, parce que je goûte encore à la saveur des nuits blanches, parce que je sens encore ton odeur de bébé endormi.
Je ne sais pas combien ça me manquera mais je m'en fiche.
Tes bras serrés autour de mon cou et ta petite voix qui crie "serré maman serré encore", tes mains sur tes yeux qui disent "Coucou Habou" et ton sourire quand tu vas dans l'eau, même glacée du lac.
Voilà, je me souviens, je note pour ne jamais oublier comme j'ai noté pour les autres, comme je me souviendrai de chacun avec la même force.
Tu seras celle qui termine le chapitre, tu seras celle qui m'a fait enfin dire que c'était difficile. Tu es celle qui m'a appris qu'après trois enfants on pouvait encore se remettre en question, encore douter de tout, encore se demander si on fait bien, si on fait les bons choix.
J'essaie de me souvenir ma Lélie, j'essaie. Mais tu sais, tout ce qui m'échappe n'est pas perdu.
Il reste dans l'air, il est ce qui nous lie.
Je ne sais pas combien ça me manquera mais j'aurais eu de quoi. De quoi me souvenir, de quoi en prendre pour toujours. J'en laisse un peu partir, ça se retrouve ces sentiments-là.
Tu fais des colères devant le miroir en te regardant d'un air satisfait.
Tu veux Oui Oui ou bien Poupi (je ne traduis pas hein?).
Tu dis "iens Yaya, iens Lalalala" pour indiquer à ta soeur qu'il est temps qu'elle te déguise en Clochette. Avec ce costume taille 2/3 ans qui ne te va pas encore, qui te fait ressembler à un bébé américain, un peu pataud, un peu dodu, enrobé de froufrous.
Tu hurles la nuit et quand j'arrive tu me tends les bras, tu t'y blottis et je sais, souvent, si la crise sera de courte durée ou pas.
Je n'arrive pas à t'en vouloir, je n'arrive toujours pas à te laisser pleurer, je n'arrive toujours pas à dormir sans guetter ton cri.
Tes mouvements de hanche quand tu as mal au ventre, ta façon de dire "bonne nuit", ton "orvoir zoizo" quand on va se coucher et que tu passes à côté de ton poster.
Tu tires la ficelle de ta boîte à musique et tu chantes, toute seule dans ta chambre, adossée au mur, petit bout de chose sans qui la vie n'aurait pas la même saveur.
Tu réclames "un dernier" dès que la télé se coupe. Et tu hurles "Elsaaaaaaaaa", on se demande pourquoi.
Tu descends du sac à dos pour terminer la randonnée seule, en me donnant la main, en t'accroupissant de temps en temps pour te reposer, et en criant HO HISSE pour nous motiver.
Tu ne manges rien et puis soudain tu dévores. Tu veux du chocolat et des Monster Munch. Tu ne veux pas dormir ailleurs que dans ton lit et tu hurles Mémiiiiiie quand tu vois Mamie.
Je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir jusque là. Probablement parce que c'est toi.
Jamais un regret, jamais une pensée qui se dirait "et si nous ne t'avions pas fait".
Ma Lélie, ma douce, le temps défile et plus jamais de nourrisson à tête de tortue, tu as clos cette période tout en hurlement, tout en tendresse. Tout en nostalgie, déjà, tout le temps.
C'est sûrement grâce à ça que je me lève toujours, que je ne ploie pas, que je te serre encore chaque nuit au creux de mes bras. C'est parce que je sais que je ne le referai pas, parce que je goûte encore à la saveur des nuits blanches, parce que je sens encore ton odeur de bébé endormi.
Je ne sais pas combien ça me manquera mais je m'en fiche.
Tes bras serrés autour de mon cou et ta petite voix qui crie "serré maman serré encore", tes mains sur tes yeux qui disent "Coucou Habou" et ton sourire quand tu vas dans l'eau, même glacée du lac.
Voilà, je me souviens, je note pour ne jamais oublier comme j'ai noté pour les autres, comme je me souviendrai de chacun avec la même force.
Tu seras celle qui termine le chapitre, tu seras celle qui m'a fait enfin dire que c'était difficile. Tu es celle qui m'a appris qu'après trois enfants on pouvait encore se remettre en question, encore douter de tout, encore se demander si on fait bien, si on fait les bons choix.
J'essaie de me souvenir ma Lélie, j'essaie. Mais tu sais, tout ce qui m'échappe n'est pas perdu.
Il reste dans l'air, il est ce qui nous lie.
Je ne sais pas combien ça me manquera mais j'aurais eu de quoi. De quoi me souvenir, de quoi en prendre pour toujours. J'en laisse un peu partir, ça se retrouve ces sentiments-là.
C'est si beau et si doux <3
RépondreSupprimerAaah tout cet amour qui donne une force qu'on ne pouvait soupçonner, et tous ces petits moments qui font tenir.
RépondreSupprimertu m'a fait versé une larme, moi qui ai déjà la larme facile il n'en fallait pas beaucoup plus (dit, quand est-ce que ça s'arrête l’ascenseur émotionnel hormonal 5 mois après l'accouchement???)
RépondreSupprimerJe me dit tous les jours que ces premiers moments avec nos tous petits sont unique et intense, et qu'on ne peux les oublier, et puis le mois défilent et on oublie tellement de choses (trop?), bonnes ou mauvaises....
Je voudrai pouvoir tout garder en mémoire, mais ça s'efface doucement mais surement.
Merci à toi pour ce beau texte et je vais tenter de faire comme toi, noter quelques souvenirs en me faisant confiance pour me rappeler des plus belles choses...
C'est si beau, cela me tire les larmes, j'aimerais tellement savoir garder de si jolies traces
RépondreSupprimerNoter... pour ne pas oublier... ♥
RépondreSupprimerEcrire... pour leur dire... ♥
9 ans que notre blog privé est le garant de notre mémoire familiale... pour eux... pour qu'ils sachent un jour, toujours à quel point... ♥
Comme je te comprends Marie... ♥
Il est magnifique ce billet <3
RépondreSupprimerJ'ai ri aux "ma rérie".
Et pour les caprices devant le miroir, mon troiz ans légèrement narcissique se regarde pleurer lui :p
J'espère que tu sortiras vite de la tram hibou
Bravo Marie, j'ai la chiale à te lire, c'est très joliment formulé et tellement vrai!
RépondreSupprimerTrès beau texte, comme toujours quand tu t'adresses à tes enfants. 💜
RépondreSupprimerC'est beau, c'est fort… quelle force nous donne l'amour de nos tous-petits !!
RépondreSupprimerC'est magnifique et cette petite tête chevelue me rappelle beaucoup ma dernière à moi même si ce n'est "que" n2. J'ai hâte qu'elle baragouine aussi et pas hâte qu'elle sorte des pyjamas de bébé. ...
RépondreSupprimerBon Ok suis enceinte de 37 semaines donc un "chouillat" émotive.... mais quand mêm,e moi aussi j'ai versé ma petite larme.... en repensant à mon petit - grand nain et à tous nos souvenirs (2 ans et demi).... et en imaginant les moments à venir, trés bientôt, pour ma choupette qui arrive dans 3 semaines !!! Qu'on les aime ces loulous .....
RépondreSupprimerChouine... Tes mots toujours aussi beaux... Ton amour toujours aussi grand....
RépondreSupprimerJ'en ai marre de me mettre à pleurer à chaque petit billet que je lis de toi... Toujours le mot juste. Merci.
RépondreSupprimerC'est magnifique ! Je suis trop émue pour en dire plus ce soir mais je repasserai demain matin pour exprimer tout ce que cette lecture m'inspire.
RépondreSupprimerBelle et bonne nuit.
Pffff j'ai même pas les hormones comme excuse pour mes larmes. C'est tellement beau cet amour pour tes enfants. Et c'est cet amour infini qui te fait tenir envers et contre tout! Des bisous doux...
RépondreSupprimerAh ça y est je chiale encore...
RépondreSupprimerQue tu écris bien Marie, que tu sais si bien dire nos émotions
Merci Marie, merci.
et voilà, j'ai pleuré parce que c'est touchant, parce que c'est le coeur qui parle et parce que je pense à ma numéro 3, mademoizelle touche à tout, que je trouve pas le temps de noter et que le temps passe si vite. Merci pour ce billet tout en douceur et tendresse Marie.
RépondreSupprimerSniff. ... c'est ca....
RépondreSupprimerC'est magnifique! Tout est dit, l'amour, la difficulté d'être mère et la facilité! Un "arrêt sur image" qui dit la vie, l'énergie et cet infini amour d'une mère pour son enfant!
RépondreSupprimerMerci pour cet émouvant partage
que c'est bien écrit. j'aimerais savoir dire de la même manière; quand je lis ces pages je trouve ça limpide et évident, mais je serais bien incapable de l'écrire de la même manière. bravo et merci.
RépondreSupprimerIl y a des moments ou je me mets "spectatrices" de la vie de mes enfants, je les regarde vivre leur vie d'enfants...en espérant que je garderai ce film en mémoire toute ma vie sans ne rien oublier...
RépondreSupprimerMais force est de constater que malgré tout, le temps arrive quand même à effacer quelques souvenirs...
Ici, on mémorise en filmant, en photographiant...
J'ai l'impression de me répéter en te l'écrivant...Mais c'est encore un beau partage que tu nous offre là alors encore une fois merci <3
Oh quelle émotion en te lisant....je n'ai pas de mots pour décrire a quel point tes mots me chamboulent , la gorge me serre...j'ai envie d'aller les reveiller et de les serrer fort...je ne le ferai pas hein, je ne suis pas folle, mais bon sang Marie,
RépondreSupprimerMerci...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est tellement beau... Merci !
RépondreSupprimerWahou, c'est beau, et je me reconnais:) enfin ma fille et moi:)
RépondreSupprimerTu ecris bien, j'ai une petite larme
C'est très joli...
RépondreSupprimerJ'attends mon quatrième, mon dernier sans doute. Et déjà, j'ai peur d'oublier, peur que ça passe trop vite, peur que ce soit déjà passé...
(Mon troisième, quand on lui demande comment il s'appelle, nous répond "Jean-Pierre" :-D Où est-il allé chercher ça ???)
Tinyni disait "akoum" pour merci :)
RépondreSupprimerC'est resté un moment !
Tant d'amour dans tes mots, elle en a de la chance Lélie de t'avoir comme Maman "serré enkor" <3
Je suis toute retournée <3
RépondreSupprimerC'est vraiment très beau ce que tu écris, je suis ravie d'avoir découvert ton blog, que d'émotions, quel plume!
RépondreSupprimerCéline
Oh Marie c'est tellement beau…………
RépondreSupprimerTu me bouleverses. Tu sais si bien écrire et raconter ses sentiments qui m'empoignent mais pour lesquels je n'aurai jamais de mots si justes.
Je vous souhaite (à Nano et toi) de vite sortir de cette team que je connais bien…
Sacreemona
Merci Marie pour cet article si beau et émouvant ... j'en ai les larmes aux yeux, surement que ces paroles raisonnent en moi ... bravo et merci encore de nous faire partager ces moments
RépondreSupprimerQue c'est beau... J'aimerai savoir écrire à mon fils ce que vous êtes capable de coucher sur le papier pour vos enfants.
RépondreSupprimerDamotchka
Bravo et merci Marie pour ce texte si émouvant.
RépondreSupprimerSi beau, si émouvant, si "vrai"... Que dire de plus? Merci pour ces beaux textes que tu partage avec nous, qu'ils soient émouvants ou remplis d'humour, c'est écris si justement, tu peux en être très fière.
RépondreSupprimerBon après-midi.
C'est un très très joli texte. Bravo
RépondreSupprimerJoli éloge à Lélie :-)
RépondreSupprimerC'est beau. C'est chouette. C'est plein d'émotions... Et plus tard, elle sera aussi émue et pleine de joie en te lisant.
RépondreSupprimerCe texte est tellement émouvant. Tu as vraiment une plume particulière. L'art de mettre le bon mot sur ce sentiment. Celui si intense si encré en nous, celui qui nous paraît indescriptible mais sans lequel on n'a plus envie de vivre quand on y a goûté. Tu sais le dire, le décrire et si joliment.
RépondreSupprimerCe texte est une telle preuve d'amour pour ta fille. J'espère qu'elle aura la chance de le lire.
Tu m'as émue. Bravo Marie
C'est tellement ça.... j'en ai eu une petite larme, je suis toute émue =^_^=
RépondreSupprimerJe te souhaite bcp de bonheur et peu de nuits blanches, meme si elles sont parfumees a l'odeur de bebe!
RépondreSupprimerLe petit hibou d'amour!
RépondreSupprimerMerci beaucoup. C'est chouette.
RépondreSupprimerJe joue pour la violette et je réponds réponse B avec un knacki
Ca me met les larmes aux yeux
RépondreSupprimermaud
Superbe déclaration d'amour à ce petit bout ! Moi qui pensait que seule Sienna disait "akon" pour merci et marchait les mains dans le dos comme une petite mamie... Impossible de me dire que je ne revivrai plus jamais ces moments. impossible que 4 soit le chiffre de notre famille au complet. Et pourtant c'est mon chiffre porte bonheur... Je peux changer pour 5? :) Julie
RépondreSupprimermagnifique !
RépondreSupprimerBravo pour cette jolie déclaration d'amour pour elle... pour eux...
RépondreSupprimerNous avons eu 3 enfants, et la petite dernière sera la dernière. Elle a 19 mois et je savoure ces derniers instants, en essayant d'imprégner tous ces souvenirs pour mes vieux jours.
Merci à toi