Tu as 4 ans...

Et le temps a filé tellement vite. Et moi je me déteste de penser ça.
Comme ces mamans qui me disaient "profitez-en, ça passe vite" et moi qui pensais que non, ça ne passait pas assez vite ces nuits de merde et ces longues journées à les regarder jouer, à les suveiller, à avoir envie de tout sauf de rester plantée dans leur chambre pour être certaine qu'il ne leur arrive rien.

Mais si, c'est passé vite et ma blonde, tu as quatre ans.
Arrivée tellement vite dans nos vies, ma bouleversante.
Une fille après deux garçons, ma douceur.
Tu as fait tes nuits tard, on s'en fichait.
Tu as fait tourner tout le monde en bourrique, on le savait.

Blonde aussi blonde que les autres sont bruns.
Aux yeux bleus de papa.
Qui fait le loup quand elle pleure, ça nous fait rire et ça t'énerve.
Qui hurle par prévention mais fait tant attention aux autres.
Qui connaît les personnages de Clochette presque aussi bien que ceux de Cars.

Ma douce, mon elfe, ma princesse qui hurle sur son frère d'allumer la tortue à 4h du matin.
Ma drôle, ma fée pirate qui hurle dans son lit si sa couette tombe par terre.

Tu n'as peur de rien.
Tu portes des tutus et des robes qui vont "jusqu'à les pieds" avec une épée en bois.
Tu doses tes frères et tu câlines ta soeur.
Tu engloutis des chauchiches, j'ose à peine dire que j'achète les paquets de knacks par 8.
Tu manges ton Tutella le matin, moustaches en chocolat.
Tu mets la table et tu donnes des croquettes au chien, une par une.
Tu me répètes que tu m'aimes, tu me dis que tu es une gentille grande soeur mais que tu ne veux pas dormir avec elle, la petite, parce que, quand même, elle est drôlement chiante.
Je fais semblant de ne pas avoir entendu chiante. Parce qu'elle l'est drôlement, je suis d'accord avec toi.

Ma grande.
Tu me fais rire et tu m'agaces, tu es grande et si petite, tu sais mille choses et je ne sais rien.
Tu grandis à mes côtés, en me tenant la main, en la lâchant bien souvent, à vouloir faire seule on apprend bien trop vite. Sauf les scratchs des bottes, c'est un peu difficile.
Ma grande.
Ne grandis pas trop vite, même s'ils sont devant, même si tu veux les rattraper, tu as bien le temps.

J'ai toujours dit "peu importe fille ou garçon mais j'avoue, j'avoue si je n'ai pas de fille, je serais un peu triste, parce que j'aime tellement ce que nous sommes devenues ma mère et moi".

Et aujourd'hui je me demande si j'aurais su faire sans toi.