Être parent? C'est dégoûtant...

Hier soir, je lisais ce petit ouvrage absolument divin aux Nains.
Ils l'adorent, c'est redondant et dégueulasse, ça les fait mourir de rire (surtout le passage de la crotte de nez - et de la litière du chat).

En tournant les pages, je me disais que finalement, le bouquin aurait pu s'appeler "être parent" tout simplement, parce qu'aucune des pages ne m'a paru éloignée de mon quotidien parental.

Vous ne me croyez pas?
Attendez que je vous liste toutes les choses dégoûtantes qu'un parent fait dans sa vie pour ses enfants... Je pourrais essayer de les classifier par ordre de dégueulassitude mais je crois que ça dépend tellement des personnes...

Par exemple moi, si je devais classer, en premier je mettrais:

Le VOMI

Rien que d'y penser j'en ai des frissons et des nausées.
Le vomi d'adulte déjà, c'est dégueulasse et je suis capable de rester éveillée toute une nuit en méthode Coué "ne dégueule pas, ne dégueule pas, pitié Dieu de la Cuvette, faites que je ne dégueule pas" tant abhorre ce moment. Enfin comme tout le monde probablement. Sauf ces gens qui te disent "je vais vomir ça ira mieux après". COMMENT PEUT-ON PRONONCER CETTE PHRASE??
Je me demande.

Bref, on pourrait penser que le romi de nain est mignon tout plein, rose avec des paillettes et ramassable à la main (oui oui, armée d'une main sans gant Mapa doublé d'une paire de moufles). Mais non. Le vomi de nain est tout aussi dégueulasse d'autant qu'il intervient sans prévenir dans des endroits très aléatoires.

Exemple: Grand Nain a dégueulé sans prévenir dans son cabas de fournitures scolaires qui était gentiment posé dans le couloir de la maison.

Exemple 2: Micronaine a dégueulé dans le Parcours Pieds Nus du Parc de Sainte Croix. Agréable pour les prochains même si on a tenté d'ôter le principal (à la feuille morte).

En clair le romi de nain est imprévisible (d'un coup le nain dégueule sans prévenir) et souvent en jet (attention aux passants). Samedi, Nano était un brin KO dans son Wacotto (je vous mets le truc en lien pour que vous visualisez bien la position de la bête et de la mienne). On se baladait à la Fête Nautique de Thonon les Bains (merveilleux évenement) en zonant sur les stands dédiés à la Polynésie. Nano a dit "malobidon". UNE FOIS.
UNE SEULE FOIS BORDAYL.

Et m'a dégueulé l'équivalent d'une bonbonne de Volvic dessus.
J'ai cru que j'allais également lui dégueuler dessus, pas par vengence, non, mais par réflexe.

Bref, le parent doit faire fi de sa crainte et de son réflexe vomitif et doit esponger comme une Fripouille, retenant ses hauts le coeur et ses larmes (oui, on a le droit de pleurer de dégoût, c'est possible). Il doit ramasser en espérant que le prochain dégueulis se fasse au-dessus des toilettes.
Et pas à côté, comme Grand Nain qui nous a obligé à dévisser les toilettes pour nettoyer dessous.

Voilà, ma première page du livre Être parent, c'est dégoûtant, c'est le vomi.
D'ailleurs quand j'accompagne en sortie scolaire, c'est ma grande crainte : être placée à côté du nain qui dégueule dans le bus. Du coup je demande "ça va t'es pas malade" à chacun de mes petits voisins. si c'est le cas, je lui jette un sac à vomi et je change de place (en vrai non mais j'imagine très bien la scène).

Bon, le vomi c'est fait mais je pourrais en écrire des pages de dégoût, du vomi dans le siège auto que tu peine à récupérer parce que la HOUSSE (la PUTAIN DE HOUSSE DEHOUSSABLE) s'enlève très bien mais après elle ne se remet pas très bien et les sangles sentent encore le vomi et puis rien ne se réajuste et le bout de polystyrène ressort alors que OUI LE MÂLE j'avais bien regardé comment c'était monté AVANT.
(je m'agace mais le jour où on inventera un vrai siège déhoussable et vraiment lavable de manière pratique hein...).

Pareil pour le dégueulis en poussette. C'est bien la  peine de nous concevoir des poussettes à 1000 boules, si la housse lavée ne rentre plus si bien sur le châssis et si on continue à apercevoir des petits bouts de vomis dans les bordures cousues.

Rhaaaaa. Ouais, le vomi, c'est dégoûtant.
Et le pire?

C'est le parent.
Le père recule face à l'enfant, il le tient le plus loin de lui, le porte rapidement jusqu'aux toilettes. Trop tard.

La mère? Elle tend les mains. En creux, comme une coupe.
Pour récupérer le vomi. Pensant bêtement épargner le sol, le canapé, son lit.
Pitoyable, les mains qui se tendent. Mais croyez-moi, même moi j'ai le réflexe de récupérer le vomi dans mes mains. Même moi.


Après, je crois qu'on peut y associer la fameuse GASTRO.
(cet article va remporter un franc succès je le sens).
Bin oui, la gastro c'est assez sérieux tout de même puisqu'on couple vomi et caca.
Ce qui fait que le parent subit de plein fouet moult agressions :

- Le couple V/C (vous aurez compris) à gérer qui se déclenche n'importe où, n'importe quand. Du rayon "Bio & Sans Gluten" du Carrouf à la rue passante, sur un caniche à mémé (mieux vaut ça que sur la mémé à caniche).

- Le STRESS infini que la fratrie soit touchée également (oui quand on a 4 enfants ce stress parvient même à dépasser le dégoût). De ce fait, une consommation abusive de lingettes St Marc AVEC JAVEL sur les poignées de porte et lunettes de toilette ET MURS (on ne sait jamais). Et lavages de mains encore plus abusifs, à la pierre ponce, un peu comme Carter dans Urgences (on a les référence qu'on peut quand on a 33 ans).

- Le STRESS Terrorisé d'être SOI-MÊME touché par LA GASTRO. Le pire serait à venir. Gérer des mômes en étant soi-même atteint par LA gastro. Oui, sachez-le, on dit LA gastro en société.
"Sofia n'était pas à l'école ce matin car elle a LA gastro", vous dit la petite dernière.
Et vous, vous pensez "NOOOOON PAS LA GASTROOoOOOo".


Après cette déblatération gastro-intestinalo-dégueulasse, poursuivons tout en douceur par le changement de couches.

On commence soft au départ avec des petits cacas teintés mignons.
Huhuhuhu, vos amies parlent de grains de moutarde.
Pour vous, c'est marrant, on dirait plutôt que le pot entier de "Fins Gourmet" à atterrit dans la couche de Junior le Butor.
Pourtant il mange positivement normalement mais à chaque change, vous pouvez être sûre que c'est de haut en bas. Avec le cou en sus et la serviette de la table à langer à changer.

Au fil du temps, vous allez les regretter ces flaques jaunâtres inodores.
Oui oui, croyez-moi.
Le parent fait des blagues sur les couches à changer "En combien de coton je le nettoie??" (mouahahaha - le parent est hilarant).
Mais vient un temps pou le parent ne joue plus et ne rie plus.
Souvent après un bon petit épisode de LA gastro familiale, celle qui vous transforme à tout jamais.

Le parent trouve mille subterfuges pour ne pas le changer, de "j'ai pas senti" (alors que clairement, le nain sent le caca moisi à 20 mètres) ou le "j'ai déjà changé un truc IMMONDE il y a deux heures" (ceci est une affirmation mâlesque mytho).

Et le parent cause caca, cause couche. Il est capable de décrire avec des mots abjects.

Mais les couches s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Et nous, parents, au fil du temps, changeons les couches comme nous respirons, de manière naturelle, avec des gestes rapides, une moue un brin dégoûtée et un "Bouuuuuuh ça pue, ça pue, ça pue, c'est kiki pu du cucul???", tout en se disant que si Isabelle Filliozat nous entendait elle nous dirait que c'est super pas bien de dénigrer le caca, qu'on va en chier (c'est le cas de le dire) avec la propreté et que ça sera bien fait pour nous.


Dans la série du caca, on peut ajouter l'apprentissage de la propreté qui fait culminer le rapport à la crotte. Le parent esponge alors du pipi sans broncher, ramasse une crotte avec un vil morceau de PQ tout en rassurant "c'est pas grave de faire caca par terre" alors que les frangins sont HORRIFIES  et ne veulent plus fouler le sol du couloir pendant des semaines. Ils font alors un pas de côté pour ne pas marcher sur le lieu du crime et vous vous contentez d'un "bah ça va, c'était rien qu'un petit caca". VOUS VOUS ENTENDEZ?? Quelqu'un fait caca dans votre couloir et ça ne vous pose aucun souci.

Non, vous êtes parents, être parents, c'est dégoûtant.
Et vous êtes même capables de demander au nain comment était son caca : dur? Mou? Comme de la soupe? (BEURB). Vous en parlez. C'est un fait.

Le pipi, à côté c'est de la pacotille, sauf sur le canapé. Il faudra songer à louer un nettoyeur à tissu.
Pas pour chez vous hein, vous vous nettoyez à la lingette (je te jure ça sent bon après).
Pour chez Jean-Charles et Marie-France. Leur canapé en Zébu mort a moyen apprécié le pipi de Junior le Butor. Faut dire qu'il avait descendu une bouteille entière de Fruitos.

Après la propreté, on a le torchage tri ou quadri-quotidien selon votre nombre de nains et leur transit intestinal. Normalement, si votre enfant est un vrai nain, il devrait se rendre aux toilettes et hurler "J'A FINI":

- Au moment des repas, principalement au petit-déjeuner, c'est toujours très agréable de regarder de la crotte entre deux gorgées de café.

- Quand il y a des invités, Nulli de préférence, qui ne manqueront pas de vous demander "à quel âge ils s'essuient seuls???" signifiant par là qu'ils trouvent que votre petit nain de trois ans pourrait se torcher comme un grand. C'est le moment de leur expliquer que vous le laissez faire de temps en temps mais qu'il en met plein le mur. Réjouissez-vous de leur mine dégoûtée...

Ici Nano est parfaite. Elle demande à aller "aux toilettes" munie de sa robe de princesse.
Elle s'installe et souhaite un petit livre.
Et hurle : "MON CACA ARRIVE"

Le pire?
On se marre. Pathétique et dégoûtant d'être un parent.


Après avoir vécu tous ces moments, ne vous étonnez pas qu'on soit capable d'enlever à mains nues (s'il vous plaît) et sans moue dégoutée, une crotte de nez mi-sortie mi-rentrée du nez du Nain.
Qu'on puisse utiliser un pan de manteau pour essuyer une morve verte qui dégouline de la narine droite vers la bouche du Nain.
Easy la crotte de nez, facile la morve séchée qui a croûté qu'on gratte du bout de l'ongle.

Dans la série des "bah, c'est RIEN DU TOUT", on retrouve la vieille bave de nain qui ressort à chaque grand moment de joie, de stress ou de bonheur. Qu'on sent sur sa main quand on empoigne un jouet, sur son jean quand il vient  nous câliner. La bave c'est du quotidien, c'est invisible.
C'est un peu comme le régurgiti de bébé que vous trouviez un peu dégueulasse sur votre épaule, cette petite odeur de lait caillé tout chaud entre les seins après une tétée.

C'était le début, c'était mignon. Le truc c'est qu'avec les mômes, ça commence soft pour qu'on puisse s'endurcir progressivement. On nous prépare avec une petite odeur de lait caillé pour qu'on change des draps plein de pipi sans broncher. On trouve ça un peu crade d'essuyer un coin de bouche avec sa  bave, un coin de bouche plein de mélange purée-jambon séché.

Et puis un jour on ramasse une chips un peu mâchée que le nain a fait tomber. Et on la mange.
Et puis un jour on termine une assiette de nain avant de se rendre compte que le morceau de viande là, oui, celui-là, le nain l'avait déjà mâché. Puis recraché.


Il ne faut pas trop se poser de question en fait, sur les goûters oubliés au fond des cartables tout moisis qu'on ouvre par erreur.
Il ne faut pas trop s'attarder sur ce qu'on fait, sur ce qu'on esponge (hein ma fripouille) sur ce qu'on lave.


Être parent, c'est dégoûtant, on met de côté et puis on fait.